Le
matériel à essieux parallèles de la CMP
et sa mise en service de 1900 à 1903.
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Marche d'essai, quelques jours avant l'inauguration du Métro de Paris.
(L'Illustration du 14 juillet
1900).
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Mis en service le 19 juillet 1900,
le matériel à essieux parallèles était similaire aux tramways de l'époque. Au
tout début de l'exploitation, sur la ligne 1, les rames étaient composées de 3
voitures, puis 4, dès 1901 (une motrice et 3 remorques). Les premières motrices,
commandées en 1899, étaient équipées du système électrique
Westinghouse
à unités
simples. Ce dernier imposait une circulation de rames composées d'une seule
motrice, limitant de ce fait le nombre de voitures.
Très rapidement, la
CMP
réalisa que ce matériel moteur ne permettait pas de faire face à
l'augmentation du nombre d'usagers : les
motrices à unités simples, peu puissantes et très lourdes*, ne pouvaient tirer
guère plus que 3 remorques.
* Les premières motrices à essieux parallèles, à une
loge, pesaient 18,5 t. et étaient équipées de deux moteurs de 125 CV.
Préfixe de numérotation :
MM. |
Motrice à deux
loges. |
Essieux
parallèles. |
M. |
Motrice à une loge. |
Essieux
parallèles (ou bogies
ultérieurement). |
B. |
Remorque seconde classe. |
Essieux
parallèles. |
A. |
Remorque première classe. |
Essieux
parallèles. |
Am |
Remorque
mixte première / seconde classe. |
Essieux
parallèles. |
Rame M-B-A, à la station Gare de Lyon, en 1900.
(Le Génie Civil). |
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De la fin 1901 à mai 1903, afin d'augmenter la
capacité des rames, la CMP
met en service des motrices à unités doubles, permettant ainsi la formation des
trains plus longs, la motrice de tête contrôlant simultanément les 2 motrices de
la rame. Sur la ligne 1, la composition des rames qui était M-B-B-A en 1901,
devient ainsi M-B-B-A-A-B-B-M dès 1902, une capacité donc doublée. La ligne 2
(Nord) sera aussi équipée, dés 1902, du matériel à unités doubles, les rames
passant alors de 3 à 8 voitures.
Cependant, le
sytème à unités doubles présentait un inconvenient majeur, tant sur le plan technique
que celui de la sécurité. Rappelons que ce système nécessitait la
présence d'un cable à haute tension parcourant la longueur complète de la rame, remorques incluses.
La traction était controlée à partir d'un énorme manipulateur, le
controller qui était dans
la loge de la motrice de tête et qui agissait directement sur l'intensité du
courant. En revanche, il faut souligner que ces rames ne nécessitaient pas la
présence d'une boucle en fin de ligne car elles étaient réversibles. Notons
aussi qu'une motrice à unités doubles pouvait circuler en marche à unités simples.
Il était techniquement
possible de faire circuler une rame avec 2 motrices à unités doubles
M-M-B-B-A-A-B-B évitant ainsi de maintenir le courant de traction sur le toit des 6
remorques, mais cette configuration, bien sur, imposait l'existence d'un terminus
en boucle. De même, en cas d'avaries sur une autre rame, voire une interruption du trafic
sur un tronçon de ligne, une telle rame ne pouvait pas faire le tirroir à un
terminus provisoire. Or, à cette époque, le matériel moteur à essieux avait
souvent des problèmes de fiabilité (échauffement des moteurs etc).
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Motrice
M.109 de la
CMP
mise en service en 1902 (Thomson Double).
(Gravure par Poyet, "Voiture
automotrice du Métropolitain"). |
Après deux ans d'exploitation de la
ligne 1, il était devenu évident que le matériel à essieux parallèles, peu
puissant, n'était pas vraiment viable. La
CMP
passa commande de 2 motrices (prototypes)
à bogies, à loge métallique, longues de 11,15 m. livrées en décembre 1902 et
avril 1903 (N° 301 et 302). Le coup de tonnerre de
la catastrophe de Couronnes,
en août 1903, est venu conforter, ô combien,
cette orientation vers le matériel à bogies.
Carte postale ancienne :
catastrophe de Couronnes.
" Paris. Catastrophe du
Métropolitain, le 10
août 1903 ".
Collection privée.
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Cependant, rappelons quand même que
la
CMP, quelques mois avant l'incendie de Couronnes, prévoyait de commander
davantage de matériel à essieux parallèles. Cette commande ne sera pas passée à
la suite de la tragédie. Mais, le matériel à essieux parallèles ne sera pas pour
autant réformé de suite, de nombreuses remorques continueront à rouler jusque
dans les années 30 !
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Motrice Westinghouse MM.1 |
Remorque B.161 |
Remorque A.1 |
Cliché Patrick Rimbert /
© |
Cliché Patrick Rimbert /
© |
Cliché Patrick Rimbert /
© |
Remarquons que la remorque de seconde classe B.161 (ci-dessus / reconstruction
de 1993-94) qui appartient à la RATP et demeure au Musée des Transports (AMTUIR)
avait à l'origine été détruite lors de la catastrophe de Couronnes en 1903 !
Motrices &
remorques (première
commande / phase)
Numérotation |
Commande /
Mise en service |
Constructeur |
Equipement électrique |
Remarques |
M.1 à 34 |
1899 / 1900 (neuves) |
Ateliers du
Nord de la France, à Blanc-Misseron. |
Westinghouse
Simple. (WS) |
|
MM.1
à 12 |
1899 / 1900 (neuves) |
Ateliers du
Nord de la France, à Blanc-Misseron. |
Westinghouse
Simple. (WS) |
Motrices à deux loges. |
B.1 à 74 |
1899 / 1900 (neuves) |
Société Franco-Belge à Raismes
(Nord). |
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A.1
à 31 |
1899 / 1900 (neuves) |
Société Franco-Belge à Raismes
(Nord). |
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A.13 détruite
/ incendie de Couronnes. |
Am.1
à 10 |
1899 / 1900 (neuves) |
Société Franco-Belge à Raismes
(Nord). |
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Transformées en 1901 en voitures classe unique
A32 à 38 et B.75 à 77. |
Ces premières voitures munies de portes à simple
vantail seront équipées de portes à deux vantaux en 1902.
Motrices &
remorques (seconde phase)
Numérotation |
Mise en service |
Constructeur |
Equipement électrique |
Remarques |
|
1901 (neuves) |
|
Thomson Simple / Moteur Westinghouse. |
Portes à
deux vantaux. |
B.2001
à 2004 |
Mai
- juin 1901 (neuves) |
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Portes à
deux vantaux. |
A.
1001 |
Mai
- juin 1901 (neuve) |
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Portes à
deux vantaux. Transformée en B.2005 |
Motrices & Remorques
(troisième phase) :
l'arrivée du matériel à unités-doubles.
Numérotation |
Mise en service |
Constructeur |
Equipement électrique |
Remarques |
M.101 à 144 |
Fin 1901 à mai 1903 (neuves) |
Ateliers du
Nord de la France, à Blanc-Misseron. |
Thomson Double. |
Portes à
deux vantaux. M.139 détruite* |
M.201 à 233 |
Fin 1901 à mai 1903 (neuves) |
Ateliers du Nord de la France, à Blanc-Misseron. |
Thomson Double. |
Portes à
deux vantaux. M.202 & 233 détruites* |
B.101 à 247 |
Fin 1901 à mai 1903 (neuves) |
|
|
Portes à deux vantaux. B.119, 133, 161, 165, 175 & 213 détruites* |
A.101 à 153, 161 à 180 |
Fin 1901 à mai 1903 (neuves) |
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Portes à
deux vantaux. A.125 & 175 détruites* |
* Couronnes / 12 voitures détruites
dont 3 motrices.
Composition des rames 1900-1903 :
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1900 |
1901 |
1902 |
1903 |
Ligne 1 |
M-B-A |
M-B-B-A |
M-B-B-A-A-B-B-M |
M-B-B-A-A-B-B-M |
Ligne 2 (Nord) |
M-B-Am |
M-A-M |
M-B-B-A-A-B-B-M |
M-B-B-A-A-B-B-M |
Ligne 2 (Sud) |
M-A-Am (?) |
M-A-M |
M-A-M |
M-A-M |
Station Allemagne devenue Jaurès en 1914, ligne 2 (Nord), au
début du siècle dernier. Rame
CMP à essieux parallèles.
Carte postale ancienne (CPA).
Collection privée.
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